top of page
  • Writer's pictureaymexume

Milonga, ou comment devenir Porteño en une soirée


De notre voyage en Argentine, nous nous attendions à trois choses : laisser libre court à notre passion du foot (la mienne un peu moins intense que la sienne); boire du bon vin; nous laisser bercer par le rythme langoureux du tango.

Comme tout amateur de foot qui se respecte, nous nous sommes rendus à la Bombonera, le stade du mythique Boca Juniors. Temple incontesté du football argentin. Lieu où le souvenir de Diego Maradona perdure. Une visite du stade du River Plate s’imposait aussi. L’argument du fan de foot : on ne peut visiter l’un sans visiter l’autre. Les dieux du foot, semble-t-il, ne nous pardonneraient pas cette transgression.

Photo : Courtoisie Maldita Milonga

Nous comptions aussi assister à un show de tango. Nous en avions trouvé plusieurs et ne savions lequel choisir. Certains jouissaient d’une bonne réputation et offraient, d’après les commentaires, un spectacle de première classe, d’autres paraissaient un peu douteux. Le choix le plus sage était de décider une fois sur place.

C’est Gilles, notre hôte, qui nous mit sur la bonne piste. Nous avions pris l’habitude de converser avec lui au moment du déjeuner. Il nous parlait de son immigration en Argentine, nous lui parlions de notre vie au Canada. Nous discutions des sites que nous avions visités la veille et lui faisions part de nos plans pour la journée. Un matin, nous lui avons demandé de nous suggérer un show. Ayant remarqué notre goût pour les activités un peu moins conventionnelles, il nous suggéra de nous rendre à une milonga, une de ces soirées (ou lieux) où les Porteños et les Porteñas vont pour danser le tango et écouter de la musique.

C’est ainsi que nous avons découvert la Maldita Milonga.

Loin du centre touristique. Une rue quasi déserte. Un immeuble ne payant pas de mine. C’est tout en haut d’une longue et raide volée d’escaliers que nous attendait une salle sombre et bondée. La soirée était divisée en deux parties : la première, un cours de tango avec pour musique de fond d’anciennes balades; la deuxième, de la musique live du groupe El Afronte. Et, bien sûr, du tango! (C’était la deuxième fois que nous écoutions la musique d’El Afronte; nous les avions vus jouer à la Feria San Telmo quelques jours auparavant.) Nous ne comprenions pas les paroles – il était tard et nous avions perdus le peu d’espagnol que nous connaissions. Toutefois, la plainte des accordéons, l’énergie du piano, le grincement des violons et les mouvements langoureux des danseurs traduisaient l’essence même de l’Argentine.

Cette soirée-là, loin des cafés à la mode et des boulevards éclairés, nous nous sommes sentis un peu moins touristes.

Il est à noter qu'une milonga coûte beaucoup moins cher qu'un show de tango!

9 views0 comments
bottom of page